A mon frère
Il est dur de vivre, mon frère,
Parmi de brumeux imbéciles.
Dans les blammes mon âme brûle,
Mon cœur meurt sous des plaies cuisantes.
J'aime tendrement ma patrie.
Je conserve son héritage,
Mais, frère, je me perds moi-même
En haissant ces imbéciles.
Un chaos de pensées, de rêves
A crucifié ma jeune âme.
Ah! qui viendra poser la main
Sur ce cœur qui a trop de mal?
Personne! mon cœur ne connaît
Ni la liberté, ni la joie,
Mais pourtant il bat comme un fou
A l'écho des sanglots du peuple.
Oui, frère, je pleure en secret
Sur la triste tombe du peuple.
Dis-moi, que puis-je vénérer
En ce monde inerte et perfide?
Je n'entends rien, rien ne répond
Aux appels nobles et sincères.
Et ton âme, mon frère est sourde
Aux voix de Dieux, aux pleurs du peuple.
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