La pendaison de Vassil Levski
O Bulgarie!
O ma mère, ô patrie chérie!
Pourquoi pleurer si tristement?
Et toi, corbeau, maudit oiseau,
Sur quel tombeau croasses-tu?
Je sais, je sais, mère, tu pleures
De te sentir en esclavage!
Ta sainte voix est impuissante,
C'est une voix dans le désert.
Pleure! Là-bas, près de Sofia,
Se dresse un gibet, je l'ai vu!
Et ton fils, l'unique entre tous
Y pend de son terrible poids.
Le corbeau hideux y croasse
Et les loups hurlent dans la plaine.
Et les vieillards implorent le ciel,
Les enfants crient, les femmes pleurent.
L'hiver chante ses mauvais airs,
Les rafales couchent les ronces.
Le froid, le gel, le désespoir
Te comblent le cœur de douleur.
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